Ne pas se résigner

environnement, défis de pêche

J’adore pêcher, être au bord de l’eau, regarder le soleil se coucher sur l’océan, mais je me sens assez mal à l’idée de pratiquer ma passion sans essayer d’apporter ma petite contribution à la sauvegarde de la ressource halieutique.

Pour tout dire, je ne peux avoir la conscience tranquille à l’idée de profiter de ce que nous donne la nature sans rien apporter en échange. Je me donne donc désormais de nouveaux devoirs : participer à la recherche de solutions, trouver les bonnes pratiques, changer mes mauvaises habitudes, adhérer aux actions engagées par des associations ou des institutions.

Bref, je veux être un pêcheur exemplaire sans pour autant me présenter en donneur de leçon. Je veux jouer dans le camp des respectueux de la nature. Il n’y a finalement pas de mérite à cela, c’est même un peu égoïste ! En effet, cet objectif sert mes propres intérêts : en agissant ainsi je protège l’avenir de ma passion, je protège l’avenir de mes enfants… en résumé je me protège !

Mais il y a urgence ! Je pense que nous avons passé un point de non-retour, nous sommes de plus en plus nombreux sur terre (16 milliards en 2100) et nous voudrons manger toujours plus de sushis, sashimis et de saumons sauvages ! Quelle folie… et notre système nous incite à encore plus de démographie.

Hé oui ! Pour certains sites et pour certaines espèces, c’est déjà fini !

Je vous paie le champagne si vous faites une carangue de plus de 40 kilos à la Réunion (même avec un bateau bardé d’électronique !). Quant au fameux Marlin Boulevard à Saint-Martin, il ressemble parfois plutôt à une départementale désaffectée.

Adieu les tarpons gabonais 2 fois métrés, sauf sur un malentendu ! Et ce dernier fera alors le tour des réseaux sociaux 100 fois…

Idem pour les peacocks géants d’Amazonie, les carangues GT indonésiennes, les gros bars de Bretagne où les dorados d’Argentine, à moins que vous ne payiez 5 000 dollars pour pêcher sur le seul parcours privé du pays, grand comme un creux de la Saône-et-Loire !

Quand à l’Afrique de l’ouest, qui a peu de moyens pour se défendre, elle est littéralement pillée de ses ressources halieutiques par les pêcheurs professionnels venant du monde entier !

Malgré cela, il faut quand même essayer de faire changer les choses. Des actions positives sont encore possibles, comme pour le thon rouge de Méditerranée, sauvé de l’extinction grâce à l’action d’une poignée d’hommes et de femmes qui ont su convaincre les députés européens d’écouter les recommandations des scientifiques. Et ça marche ! La biomasse totale de thons rouges de Méditerranée a été multipliée par 4 en 15 ans,  pour notre plus grand plaisir 😉 .

 

 

3 Commentaires

  1. Moi aussi je ne voudrais pas me poser en donneur de leçons, mais ne cois-tu pas qu’il faudrait revenir à un peu plus de simplicité et consommer moins. Les vidéos de pêche qui font étalage de matos hors de prix ne me semblent pas aller dans ce sens.

  2. Il y a des pêcheurs géniaux qui capturent des tonnes de poisson d’un côté du bateau pour le rejeter de l’autre. D’autres font 10 heures d’avion pour pêcher et relâcher un poisson, qui espèrent-ils, survivra à l’hameçon et au CO² du kérosène.

    Il y a des tas de façons de bien se comporter, on m’a reproché de manger des filets de perche, capturés à 30 km de chez moi. Je ne pêche que ce que je mangerai, ou offrirai, pas davantage. J’avoue aimer le poisson, et ne pas aller pêcher en vélo non plus.

    Profitons de cette chose merveilleuse et rare sur la planète, la liberté. Sans être idiots ni extrémistes.

    • Je partage ton analyse,il est très sain -de temps en temps- de consommer le poisson que l’on a pris, cela ne me pose aucun problème. Remettre un perche à l’eau pour ensuite aller chez son poissonnier acheter un bar d’élevage nourrit à la farine de poisson et acheté à la casse à la criée puis transporté en camion frigo me pose qq problème…Bon courage

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